Grave - 2016, Julia Ducournau
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Avant-propos
N'étant pas du tout amateur de ce genre de film, j'avoue avoir été agréablement surpris par son propos et par l'intérêt que celui ci suscite du début jusqu'à la fin !
Attaquons nous à présent à un grave sujet.
A travers ce long métrage qui s'inscrit dans la continuité de JUNIOR, son dernier court métrage, Julia Ducournau à voulu démontrer à travers le parcours d'une adolescente, Justine, ses troubles face au cannibalisme, le tout dans une école vétérinaire. (Elle n'a pas souhaité que ce soit une école de médecine, car les cadavres seraient gênants pour elle à filmer.)
Tout ici est abordé. La place de Justine en tant que femme, la relation compliquée avec sa soeur, ses premiers émois sexuels... Elle découvre tout !
Et étant dans une école vétérinaire, va t'elle réussir à transgresser son statut de végétarienne ? Je vous laisse le soin de le découvrir.
Coté mise en scène, Julia Ducournau nous épargne le coté horrifique du film en ne filmant pas les cadavres, mais en filmant chaque scène soit de manière suggestive, ou à contrario, quand le propos le justifie, mais jamais dans la facilité. Ce n'est pas du "juste choquer pour choquer".
D'ailleurs, ce film serait plutôt à conseiller à un public averti, certaines scènes pouvant déranger.
Le propos du film s'axe sur la question féminine, et ce jamais dans la grossièreté.
Au delà de la mise en scène et de la photographie, la bande son y a une place importante puisqu'elle y est éclectique et celle ci est justifiée dans chaque scène.
La musique de Grave est judicieusement composée par le britannique Jim Williams. Celui ci a signé plusieurs bandes originales pour Ben Wheatley (Kill List…) :
Pour Ducournau "La musique devait apporter un contraste par rapport à l’action, être dépouillée. Jim a eu des idées géniales, comme de rajouter de l’orgue à la scène du « doigt » qui ajoute une touche gothique. En revanche, pour la fin, je lui ai dit de ne pas lésiner sur le lyrisme. Je vois en Grave une tragédie antique moderne".
Grave est un coup de poing dans le cinéma français. Julia Ducournau réalise un beau travail de mise en scène, surtout en hors champ. Le trouble face au cannibalisme via Garance Marillier, la révélation. Grave s'attaque à de beaux sujets et ce, avec sérieux.
Cocorico pour la France !